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lundi 22 février 2016

(FA, SB, Vu) Pentecôte pour les nuls

La fête de Pentecôte célèbre le jour où le “Saint Esprit” a été donné aux apôtres, les disciples de Jésus qui ont ensuite apporté sa parole dans le monde connu de l’époque.

Le livre des Actes des Apôtres décrit cet événement (Actes 2, 1-13). Il le situe le 50 ème jour après Pâques (la résurrection de Jésus).

La religion juive connaissait déjà la fête de la Pâque (sans “s”) et celle de Pentecôte, 50 jours après.

-La première célébrait la sortie d’Egypte: des esclaves, menés par Moïse, s’étaient enfuis du pays où ils étaient opprimés, avec l’aide de Dieu, dont ils découvrent alors la dimension libératrice.

-La seconde était une fête des récoltes, principalement des moissons. On y remerciait Dieu pour la nourriture qu’il permettait d’obtenir du sol (un sol souvent sec, pas toujours très fertile).

Le parallèle entre la Pâque et la résurrection de Jésus est facile à faire: Dieu montre les deux fois son projet de liberté, de vie et de joie pour chacun.

La Pentecôte chrétienne se réfère peut-être aux paroles de Jésus: “La moisson est grande, et il y a peu d’ouvriers”, qui évoquent de manière imagée l’importance d’annoncer la bonne nouvelle de l’amour passionné de Dieu au plus grand nombre de personnes possible.
 



Le “Saint Esprit”


Qu’est-ce que c’est? Beaucoup de croyants sont peu au clair à ce sujet, confondant le “Saint Esprit” avec une force magique, ou surhumaine.

Dans l’Ancien Testament, on perle parfois de l’Esprit de Dieu dans ce sens. “Être saisi par l’Esprit” peut signifier entrer en transes, ou être agité par des mouvements désordonnés incompréhensibles rationnellement.

Le Nouveau Testament garde dans certaines circonstances ce sens-là. Et on voit, dans le christianisme primitif, se développer des cultes de type “charismatique” (= où l’on se complaît dans des agitations ou des transes de toutes sortes, qu’on attribue à Dieu): guérisons; danses extatiques; paroles enflammées; et “parler en langues”, c’est-à-dire transes verbales (on parle de manière anarchique, ce ne sont plus des mots connus, mais des syllabes en liberté, dans n’importe quel ordre). Des études scientifiques ont été menées à ce sujet, et on n’a jamais pu montrer un sens objectif à ce “parler en langues” (des personnes prétendent pouvoir les interpréter, mais trois interprétations du même discours enregistré donneront trois résultats tout à fait différents...), ni une efficacité mesurable à ces guérisons en-dehors d’un effet “placebo” évident.

Mais le plus souvent, le Nouveau Testament donne une autre valeur au “Saint Esprit”. Chaque fois que Jésus en parle, il rejoint cette deuxième dimension: une force intérieure, spirituelle (le mot spirituel vient d’ailleurs d’esprit), liée à la relation avec Dieu. Le rôle du “Saint Esprit”  est de:
- relier à Dieu;
- rappeler la vie et les paroles de Jésus;
-stimuler notre engagement dans la mission chrétienne;
-donner davantage de courage, de sérénité et de forces intérieures face aux tâches que Dieu nous confie ou face aux difficultés (comme les persécutions);
en bref, donner de la joie, du pep, de l’enthousiasme! Et je rappelle que ce dernier mot signifie en grec “avoir Dieu en soi”!

Dans les Actes des Apôtres, il y a encore une dimension importante qui apparaît: le “Saint Esprit” rassemble l’Eglise, la communauté des croyants. Il est la force qui nous permet d’être ensemble, soeurs et frères en Christ. Il nous donne de communier, de nous rejoindre spirituellement, en toutes circonstances.
  



Jean-Jacques Corbaz  




dimanche 21 février 2016

(Pr) trousse et frouille...

Prédication du 21.2.16  -  «La peur… »

Matthieu 14, 20-27; Esaïe 51, 7-12; Philippiens 2, 14-18; Esaïe 43, 1-4

Quand j’étais petit, mes parents étaient paysans. Sur notre domaine, un vieux garçon venait nous aider pour quelques gros travaux. On lui disait « Loulet ». Il consommait bien plus d’alcool que de café, évidemment ! Et sa philosophie de la vie tenait en deux ou trois phrases qu’il remâchait autant que ses chiques de tabac. Par exemple, il aimait répéter: « J’ai souvent tremblé de froid… mais jamais de peur ! ».

Ce Loulet reste, de toute ma vie, l’unique personne qui m’ait affirmé n’avoir jamais eu peur. Et vous ? Qu’en est-il de vos craintes, de vos frousses, de vos trouilles ?

Pour ma part, je suis porté à penser que la peur est normalement partie intégrante de la vie. Qu’elle est, forcément, au cœur du vivant ! On pourrait presque dire que, sans peur, il n’y a pas de vie possible, puisque c’est elle qui nous pousse à fuir, ou à nous protéger de tout de qui nous menace. – Et là, je parle autant des dangers qui guettent un petit oiseau que de ce qui nous angoisse, nous croyants adultes, vaccinés, baptisés et instruits de 2016 !


La peur est au cœur de toute vie. Peur pour nous-mêmes, ou pour celles et ceux que nous aimons; pour notre sécurité, ou notre avenir… Peur concrète et précise, par exemple celle d’une personne âgée craignant de tomber sur un chemin glissant… Peur plus diffuse et vague, cristallisée autour de grands mots comme « cancer» ; « guerres » ; « folie » ; « agression… Peur pour l’au-delà aussi, crainte d’être indigne, ou d’échouer…

Mais stop ! N’en jetez plus ! Ça suffit, avec la télé, les nouvelles ! Ras le bocal ! Ça déborde !

Car voici: autant la peur est normale, et naturelle parfois (et j’allais presque dire : utile et bonne !), puisqu’elle nous aide à nous protéger ; - autant elle est destructrice et pernicieuse, quand elle nous fait perdre nos moyens, et réagir à contre-sens. Vous connaissez bien ces paniques où les gens s’écrasent les uns les autres, incapables de réfléchir à cause d’un danger. À faibles doses, la peur nous protège ; à trop fortes concentrations, elle nous fait courir à la catastrophe.

Trop de peur est donc mauvaise conseillère. La grosse trouille est une maladie socialement transmissible : plus on l’exprime, et plus elle augmente !

Et l’évangile, qui connaît bien nos peurs, et qui même les partage, depuis celle de la mort jusqu’à celle de la fin du monde, l’évangile nous raconte cette histoire dans laquelle les croyants de tous les siècles se projettent sans aucune peine: les disciples sont dans un bateau, symbole de l’Eglise. Embarqués sur l’ordre du Christ, juste après le miracle du rassasiement, qui était un signe fort de sécurité. Mais l’esquif est ballotté par la tempête, le vent, les vagues… Il risque d’être submergé. Or Jésus n’est pas là. Il prie ; mais plus loin, là-haut sur la colline. Et les disciples paniquent.

Et voici que, tard dans la nuit, le Maître apparaît soudain, sur l’eau !?... tout près d’eux. Si étonnamment, si fragilement dans l’orage que ses amis le prennent pour un fantôme. Ecrasés par la frousse, morts d’inquiétude, ils entendent alors la voix aimée : « Courage ! C’est moi, n’ayez pas peur ! Confiance, c’est moi, n’ayez pas peur ! »

La panique est un poison. Et l’évangile en est le meilleur antidote ! La parole du Christ, qui s’affirme au milieu des éléments déchainés, retentit comme une promesse : « Ne crains pas, car je t’ai racheté. Si tu traverses les eaux, je serai tout près de toi. Je donne quelqu’un d’autre à ta place, pour te sauver la vie. » « Et sachez-le, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».

 



21 février 2016. Dans toute l’Europe, les populations se sentent submergées par des vagues de migrants, de réfugiés, de requérants qui cherchent asile. Appelez-les comme vous voudrez, ce sont des gens qui fuient la mort, et qui essaient de trouver un havre de paix où pouvoir vivre.

Certains, dans notre Eglise et dans notre pays, sont touchés par les drames qui font fuir ces gens. Mais d’autres ont peur de ces flots d’étrangers qui arrivent chez nous, comme les vagues du lac de Tibériade, qui secouent et ballottent notre barque !

Il y a peu, un homme me disait ouvertement, dans une église près d’ici « Je suis raciste ». Est-ce qu’il ne voulait pas dire, surtout « J’ai peur » ?!?

Alors voilà, une fois de plus, je ne vais pas vous dire ce que vous devez ou ne devez pas faire. Je m’y refuse, je crois que c’est profondément anti-évangélique. La morale peut avoir des effets à court terme ; mais à longue échéance, rien de solide ne se bâtit sur des « tu dois », des « il faut » ou des « tu ne dois pas ».

Je ne vais vous dire que ceci : Dieu, dans sa tendresse infinie pour chacun(e) de nous, voudrait tant que nous nous sentions en paix. En sécurité. Il nous a offert Jésus Christ, sa vie, son sang, pour que nous puissions vivre en nous sentant moins menacés. À l’image de l’apôtre Paul, et de beaucoup d’autres, qui n’ont pas eu peur de donner leur vie, puisqu’ils savaient, profondément, que l’essentiel, eh bien personne ne pourrait le leur enlever !

Je crois que, si nous recevons réellement cette sécurité-là, cette libération, notre existence en sera spectaculairement bouleversée; transformée par la foi, car habitée par le Ressuscité, le Vivant!
  


Mais nous sommes humains. Donc imparfaits. Nous éprouverons toujours des doutes et des craintes, à l’exemple des disciples seuls sur leur bateau. Puissions-nous alors, même au cœur de nos tempêtes, voir Jésus qui s’avance vers nous. Puissions-nous l’entendre nous appeler au courage pour vaincre nos peurs.

Jésus vient prendre place dans notre barque. Lui répondrons-nous qu’elle est pleine, et le jetterons-nous par-dessus bord? Ou bien le prendrons-nous pour un fantôme? (entre parenthèses, petit clin d’œil de l’évangile, le mot grec qui signifie «fantôme», c’est «fantasma», qui a donné «fantasme», c’est-à-dire «peur diffuse»!?!)… Laisserons-nous donc la panique nous faire confondre nos fantasmes avec la réalité?


C’est vrai, reconnaissons-le: il nous arrive de parfois trembler de peur ! C’est vrai, il y a des menaces à notre sécurité. C’est vrai, les vagues de migrants qui arrivent nous inquiètent à juste titre.

Ceux qui frappent à notre porte ne sont pas toujours des enfants de chœur. Ils ont côtoyé souvent la guerre, l’horreur ; et des peurs… plus terribles que les nôtres !   À leur place, comment seraient nos enfants, s’ils avaient traversé les mêmes évènements ? Sans doute pas très différents…

Pas d’angélisme, donc. Nous savons bien qu’il y a des crapules parmi ceux qui nous viennent ainsi, comme il y a des crapules  chez nous, et dans toute société, dans tous les pays (et même au Vatican !!). Et que ça n’est pas pour nous rassurer !

La seule consolation, pour l’évangile, elle est dans la présence toujours renouvelée de Jésus, infiniment proche de nous, qui nous répète, inlassable : « Prenez courage ! Confiance ! C’est moi, n’ayez pas peur ! Sachez-le, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».
 
Si nous recevons réellement cette sécurité-là, notre existence en sera spectaculairement bouleversée; transformée par la foi, car habitée par le Ressuscité, le Vivant! Amen


Jean-Jacques Corbaz 
 



dimanche 14 février 2016

(Pr) Pasteurs, bergers, pastoureaux jolis... et moutons!

Prédication du 14 février: « Le bon berger... et moi, émoi?
- nos besoins de protection, et aussi de protéger? »


Lectures: Jean 10, 7 puis 11-16; Jérémie 31, 7-9; Ezékiel 34, 7-12 puis 15-16


Jésus dit: «Je suis le bon berger». Ce verset magnifique, hélas, trois fois hélas, il lui est arrivé un malheur: nous l’avons tellement entendu qu’il en a perdu ses aspérités. C’est un peu comme si, d’en parler souvent, nous l’avions poli, poncé, à l’image des galets lissés par l’eau d’une rivière. Il en a perdu de sa saveur.

Malheureusement, il s’est formé autour de cette image du bon berger une représentation un peu naïve de Jésus. On va l’imaginer avec des cheveux blonds et des yeux bleus; alors que c’était un juif, donc presque à coup sûr noiraud avec des yeux bruns. Voir le dessin du dernier Bonne Nouvelle, à la page 5!



Plus grave, on va parfois le représenter avec des traits fades et mièvres, doucereux. Un gentil garçon, quoi!

Evidemment, la période dite romantique est passée par là. Les douces bergères filant la laine en écoutant de beaux pâtres jouer des airs bucoliques sur leur flûtiau... hem! Ces images sirupeuses datent du 19è siècle.

Au temps de Jésus, le mot “berger” évoquait tout autre chose. C’était un métier dangereux: il y avait les prédateurs, les loups, contre lesquels il fallait se battre pour protéger le troupeau; il y avait les dangers du relief, les ravins où il fallait aller rapercher les bêtes tombées, blessées; il y avait l’herbe et l’eau, qui étaient rares, et qu’il fallait chercher longtemps, et loin; il y avait les voleurs et les brigands, pires que les loups; les maladies et les blessures, et n’allez pas chercher un vétérinaire dans ces steppes...

Avec tout ça, vous pensez bien, ce n’était pas l’élite qui devenait berger. Au contraire, la plupart étaient des hommes durs, malins, pas très honnêtes. Souvent vagabonds et voleurs. On pourrait les comparer à des gitans, ils faisaient tout autant peur aux villageois. Bref, le berger au temps du Christ ressemblait plus à un requérant d’asile qu’au gendre idéal!

Pour retrouver un peu ce côté sauvage, on pourrait presque traduire berger par “cow-boy”, de ceux qui se soûlaient de mauvais whisky et de coups durs.

Le berger de l’évangile, ce n’était vraiment pas un enfant de choeur! Et le mouton, d’ailleurs, pas davantage une gentille bébête docile.
 

 

Alors, quand il veut expliquer qui il est, je suis étonné que Jésus se compare à un berger; un bohémien, un voleur de poules... Qu’est-ce qu’il veut nous dire par là? Je vous propose quatre petits bouts de réponses. (Et vous partagerez les vôtres, tout-à-l’heure, dans le temps de discussion).

(1°) D’abord, je crois, il nous annonce que la foi chrétienne n’est pas un fleuve tranquille, ni une rivière bucolique. Etre disciple du Christ, c’est plutôt un combat dangereux, contre des loups de toutes sortes. C’est se rebeller contre les formes de mal, d’égoïsme, d’injustice... Contre le matérialisme ou la violence, qui asservissent l’humanité, ces faux bergers!

(2°) Avec sa comparaison moutonnière, Jésus veut nous dire une deuxième chose. C’est que, quand le troupeau est menacé, il ne peut pas se sauver tout seul; son combat serait perdu d’avance. Les brebis ont besoin du berger, qui peut leur donner la sécurité dont elles ont besoin.

De même, les chrétiens ne peuvent pas gagner leur salut tout seuls. Il faut que Jésus combatte devant nous (non pas à notre place, mais il faut que Jésus combatte avec nous, devant nous) contre les forces du mal dont nous avons parlé. C’est sa lutte à lui qui permet la nôtre, qui nous donne organisation et direction.

(3°) Troisième aspect, dans cette image du bon berger: il y a bien sûr des gardiens de troupeaux détestables, profiteurs, égoïstes ou paresseux. Et ce passage de l’évangile veut aussi dénoncer ces mauvais pâtres, comme le faisait Ezékiel dans notre troisième lecture tout-à-l’heure. Jésus accuse les chefs religieux qui pensent à eux-mêmes plutôt qu’à leurs ouailles, et les pharisiens qui veulent asservir les croyants à leurs principes à eux, à leurs intégrismes...

Face à ces mauvais conducteurs, Jésus est le seul vrai bon berger. Parce que lui préfèrera perdre sa propre vie afin de sauver la nôtre.

Jésus est le seul vrai bon berger. Et nous, pasteurs (et ça veut dire “bergers”!), et nous, en entendant ça, nous pourrions peut-être nous souvenir aussi de nos défauts; de nos égoïsmes; de nos conformismes. Et essayer de lutter contre, aux côtés du Christ!

 
(4°) Enfin, quatrième dimension, dans cette comparaison de Jésus, je dirais: notre liberté! Oui, car le bon berger, il n’enferme jamais; il protège. Les quelques jours passés dans la bergerie, qui n’est qu’un enclos, eh bien, c’est pour la sécurité des bêtes. Et savez-vous que l’enclos a une ouverture (la “porte”); mais que c’est une ouverture sans porte, justement, on ne peut pas la fermer. Alors, quand ses brebis sont dans l’enclos, que fait le berger (enfin, le bon berger!)? Eh bien, il dort en travers de la “porte”! Si le danger survient, il sera toujours en première ligne.

Le bon berger n’enferme pas; il rassemble. Et c’est vrai que les moutons sont infiniment plus fragiles s’ils sont dispersés, si le loup réussit à les séparer les uns des autres. Jésus, lui aussi, veut nous rassembler pour nous rendre plus forts. (Savez-vous que le mot “diable” veut dire “disperseur”, “diviseur”, justement?).

Jésus veut nous rassembler. C’est l’Eglise, la communauté chrétienne, où nous sommes reliés les uns aux autres, et protégés par le Berger majuscule, et conduits, et nourris, et sauvés...

Il est le Bon Berger. Et nous, serions-nous des moutons? Pas sur tous les points, j’espère! Pas des brebis peureuses de Panurge, ni des agneaux d’images romantiques doucereuses. Mais des êtres beaux et fragiles, protégés, défendus, mis en sécurité par Celui qui donnera sa vie pour nous, et deviendra l’Agneau de Dieu, notre salut. Amen                                          


Jean-Jacques Corbaz

 

 


--> Dans le temps de discussion (auquel ont participé 16 personnes) sont apparues les réactions suivantes (que j’ai notées de manière ultra-sommaire!):

- Le Bon Berger me donne la capacité de garder ou de prendre de la distance par rapport à ce qui m’arrive, face aux difficultés.

- C’est sa fidélité qui me donne de la sécurité.

- Il ne me conduit pas seulement dans des verts pâturages (Ps. 23), mais dans des gorges ou de la caillasse. Toujours, il me protège, me veut du bien.

- Davantage que l’image du Bon Berger, c’est la grâce qui me parle surtout. Voir l’histoire des empreintes sur le sable: “dans les moments de peine, je te portais dans mes bras”.

- Les moutons: image beaucoup utilisée en politique, voir les actuelles votations et élections...

- Nous sommes parfois brebis, parfois bergers (chacun de nous, dans son “cercle”); parfois aussi chiens de berger... Donc différemment responsables des autres.

(Et à propos de la repourvue prochaine du poste de ministre dans la paroisse):

- Le pasteur est un berger, mais attention à ne pas le mettre sur un piédestal: il est un homme comme les autres, avec ses défauts.

- Le pasteur doit être comme un bon skipper sur un bateau: dans les moments difficiles, dans les coups durs, il doit montrer le cap et tenir ferme la barre. Et dans les temps plus calmes, il a à davantage consulter la base.

- Importance de se préparer à l’avance à accueillir un nouveau pasteur. Il s’agira de dialoguer avec lui pour faire les bons choix concernant la vie du “troupeau”. Donc d’y penser nous-mêmes déjà assez tôt. Cela concerne en première ligne le Conseil paroissial, mais aussi (“en deuxième rideau”) les paroissien(ne)s intéressé(e)s! 

JJC



mardi 9 février 2016

(Po) Cette goutte d'eau


"(...) je suis cette goutte d'eau condensée sur la vitre de mon salon, une perle limpide qui roule et qui ne sait rien de la vapeur qui l'a engendrée, ni des atomes qui la composent encore, mais qui, bientôt, serviront à d'autres molécules, à d'autres corps, aux nuages pesant lourd sur Vienne ce soir. 

Qui sait dans quelle nuque ruissellera cette eau, contre quelle peau, sur quel trottoir, vers quelle rivière, et cette face indistincte sur le verre n'est mienne qu'un instant, une des millions de configurations possibles de l'illusion."

Mathias Enard (Boussole)

 

jeudi 4 février 2016

(Ci, Li) Une petite ligne de poésie


« Donne-moi chaque jour une petite ligne de poésie mon Dieu, et si jamais je suis empêchée de la noter, n’ayant ni papier ni lumière, je la murmurerai le soir à ton vaste ciel.
Mais envoie-moi de temps en temps une petite ligne de poésie. »


Etty Hillesum